Améliorer son bien-être et prévenir l’épuisement professionnel

 Ecrit par Aoife M. Smith

 

Les exercices de pleine conscience peuvent améliorer la résilience et aider à prévenir l’épuisement professionnel chez les auxiliaires vétérinaires/technicien(ne)s en santé animale, à condition d’adopter une approche proactive.

5 - 15 min
Améliorer son bien-être et prévenir l’épuisement professionnel

Points clés

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Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une bonne santé mentale est une partie essentielle du bien-être et il s’agit d’un droit humain fondamental.

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La charge de travail et le stress financier figurent en bonne place parmi les facteurs communément reconnus comme pouvant nuire à la santé mentale des ASV/TSA.

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Les cliniques vétérinaires doivent développer des initiatives concrètes, chapeautées par les instances professionnelles, pour soutenir les individus psychologiquement vulnérables

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Les exercices de pleine conscience peuvent contribuer à réduire les effets négatifs de certaines expériences sur la santé mentale, et améliorer la résilience des ASV/TSA.

Introduction : le poids de la détresse psychologique et de l’épuisement 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé mentale positive comme « un état de bien-être mental qui permet de faire face au stress du quotidien, de reconnaître ses capacités, d’apprendre et de travailler, tout en contribuant à la vie sociale ». Elle affirme aussi que la santé mentale est essentielle au bien-être et qu’il s’agit d’un droit humain fondamental. En outre, l’OMS estime que la santé mentale est un pilier du développement personnel, communautaire et socio-économique [1]Pour les professionnels du secteur vétérinaire, ce fameux « droit humain fondamental » a pourtant été (et continue d’être) compromis partout dans le monde.. Charge de travail importante, salaire faible, longues heures de travail, expériences interpersonnelles difficiles, évènements imprévus, difficultés émotionnelles liées à l’euthanasie des animaux, peur des réclamations ou de commettre des erreurs sont les causes de stress psychologique les plus souvent citées par les professionnels [2].

Quelle est la gravité du problème ? 

Bien que les recherches portant uniquement sur les auxiliaires vétérinaires (ASV)/technicien(ne)s en santé animale (TSA) soient rares, des études récentes ont mis en évidence des niveaux préoccupants d’épuisement professionnel, de fatigue compassionnelle et de stress (Figure 1). Une étude réalisée en 2018 par l’Irish Veterinary Nursing Association indique que 45 % des personnes interrogées envisagent de quitter la profession dans les 5 ans qui viennent à cause de divers facteurs de stress sur leur lieu de travail. Ces résultats sont antérieurs aux contraintes inhérentes à la pandémie de COVID-19 et le nombre d’ASV/TSA ayant l’intention de quitter la profession aurait encore augmenté de 15 % depuis, principalement pour des motifs financiers [3]. Il serait nécessaire d’actualiser le nombre d’ASV/TSA ayant l’intention de changer de métier en 2025, mais cette augmentation de plus de 15 % semble réaliste. Des enquêtes menées cette année témoignent en effet état d’une mauvaise qualité de vie au travail et d’une pénurie de main-d’œuvre à l’échelle mondiale [4], [5] .

Un rapport publié en 2022 par le Veterinary Council of Ireland notait que 42 % des ASV/TSA interrogés présentaient des niveaux d’anxiété anormalement élevés ; le rapport suggérait aussi qu’ils étaient plus susceptibles de souffrir de détresse psychologique et d’automutilation [6]. La très grande féminisation de cette profession pourrait conduire certains lecteurs à conclure hâtivement que ces résultats sont liés à la prédominance des femmes dans la population étudiée, en faisant l’hypothèse (problématique) qu’elles sont intrinsèquement plus émotives ou moins résilientes. Réduire ce problème complexe à des présupposés liés au genre reviendrait cependant à ignorer des facteurs systémiques plus urgents qui demandent pourtant notre attention. Les études liées au genre requièrent de la compréhension et de la compassion pour bien interpréter le vécu des individus.

Bien qu’une étude réalisée au Royaume-Uni en 2024 ait conclu que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour lever certaines ambiguïtés concernant l’évolution de la santé mentale des ASV/TSA  [4], il est indispensable de reconnaître que l’épuisement professionnel a des conséquences importantes sur le bien-être, la durabilité du travail et les soins prodigués aux animaux. Il a également été montré que certains professionnels souffrent de fatigue compassionnelle au quotidien et que, parallèlement à l’épuisement professionnel, elle peut être associée à un taux important de démissions [7], [8]. Les effets du COVID-19 sur la santé mentale des équipes vétérinaires, ainsi que les solutions efficaces à cette crise spécifique, n’ont pas encore été étudiés. Les ASV/TSA travaillant dans des clientèles équines ont paru plus souffrir d’une mauvaise santé mentale pendant la pandémie  [9]; les incivilités sur le lieu de travail (liées aux interactions difficiles avec les collègues et les clients) semblent notamment avoir eu un effet direct sur la santé mentale de tous les professionnels du secteur vétérinaire. Le rôle de la pandémie sur ces difficultés spécifiques paraît évident, mais une étude a fait une distinction intéressante : les incivilités des collègues plus âgés pouvaient inciter à quitter son emploi, tandis que les incivilités des clients étaient surtout associées à l’épuisement professionnel [10]. Malgré l’ambiguïté qui subsiste dans la littérature, il est clair qu’il faut mettre en place des attitudes protectrices pour aider les ASV/TSA à réduire les risques de burn-out ou à se rétablir [4], [7], [8], [9], [11]. Les exercices basés sur la pleine conscience constituent un point de départ prometteur pour tester des solutions concrètes à la crise de la santé mentale dans la profession vétérinaire. L’objectif est d’améliorer la résilience au sein d’une communauté vulnérable car confrontée sans cesse à des difficultés émotionnelles.

Figure 1. L’épuisement professionnel et la fatigue compassionnelle sont très fréquents chez les auxiliaires vétérinaires/technicien(ne)s en santé animale qui sont soumis à de multiples et importants facteurs de stress pendant leur travail. © Shutterstock
Figure 1. L’épuisement professionnel et la fatigue compassionnelle sont très fréquents chez les auxiliaires vétérinaires/technicien(ne)s en santé animale qui sont soumis à de multiples et importants facteurs de stress pendant leur travail. © Shutterstock

La pleine conscience pour la résilience 

La résilience est un processus à multiples facettes : les individus doivent puiser dans leurs ressources personnelles et contextuelles pour élaborer des stratégies et tirer les enseignements d’une situation sans se laisser abattre par elle [12]. Dans le contexte actuel de la pratique vétérinaire, la résilience semble être une clé pour réduire les effets du stress psychologique et limiter le turn-over au sein des équipes [13]. La capacité d’acceptation des méthodes fondées sur la pleine conscience pour prévenir le burn-out ou améliorer la santé mentale pourrait dépendre de l’avancement dans la carrière professionnelle ou de l’âge (cela reste à préciser) et il est utile d’observer les différences mises à jour par certaines études. 

Une étude (faite dans un autre domaine que la médecine vétérinaire) a montré que les personnes âgées refusent souvent une aide psychologique, ce qui interroge quant à leur capacité à gérer efficacement l’anxiété, le stress et la dépression. Des chercheurs ont pourtant montré que les thérapies de groupe basées sur la pleine conscience réduisaient efficacement l’anxiété et influençaient positivement l’attitude des personnes âgées à l’égard du soutien psychologique [14]. Peu d’études longitudinales ont été menées pour évaluer l’efficacité des interventions basées sur la pleine conscience chez les étudiants vétérinaires, mais il a quand même été montré [15] que pratiquer régulièrement des exercices de pleine conscience diminuait significativement les signes d’anxiété et de dépression (Figure 2). Les thérapies cognitives et comportementales sont souvent utilisées pour améliorer la résilience et elles sont encore plus efficaces lorsqu’elles sont associées à la pleine conscience [16], [17]. Une thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (Mindfulness-based cognitive therapy, MBCT) a produit de bons résultats chez des infirmières de médecine humaine : les symptômes de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression ont été réduits [16]. D’autres recherches menées avec des infirmières suggèrent que l’efficacité des stratégies de renforcement de la résilience et de lutte contre l’épuisement professionnel est meilleure lorsque des programmes structurés et contrôlés sont mis en place dans un cadre professionnel, plutôt que de s’appuyer uniquement sur la motivation individuelle [18], [19]. Une étude menée auprès de lycéens a montré une amélioration significative de la résilience et de la motivation avec seulement 8 séances de MBCT [20], Des études soulignent aussi l’intérêt de faire régulièrement discuter les étudiants vétérinaires en petits groupes, pour échanger à propos de la fatigue compassionnelle [21]. Dans toutes les études mentionnées, l’effet des exercices de pleine conscience semble potentialisé par la présence d’un cadre structuré et cohérent. Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer le ratio idéal entre la pratique individuelle et l’adhésion à un programme extérieur. 

Comme les programmes officiels de soutien à la santé mentale sont encore loin d’être couramment proposés au sein de la profession vétérinaire, il paraît nécessaire d’encourager les individus à pratiquer des exercices de pleine conscience de manière autonome (comme tenir un journal ou pratiquer la méditation par balayage corporel) en attendant que les décideurs passent à l’action. Ces pratiques régulières sont efficaces pour lutter contre l’anxiété, la dépression et le stress, et ne peuvent qu’être conseillées aux personnes qui sont soumises à des situations psychologiques difficiles et qui se sentent menacées par l’épuisement professionnel.

Figure 2. Participer régulièrement à des activités de pleine conscience, comme le yoga, peut significativement réduire les symptômes d’anxiété et de dépression. © Shutterstock
Figure 2. Participer régulièrement à des activités de pleine conscience, comme le yoga, peut significativement réduire les symptômes d’anxiété et de dépression. © Shutterstock

Le journal : un stylo, du papier et la paix

Tenir un journal (Figure 3) est un moyen simple et facile à mettre en œuvre de réduire le stress et les symptômes dépressifs, tout en améliorant sa résilience. Une étude réalisée en 2015 auprès de professionnels de santé a montré que les symptômes sont encore plus efficacement combattus lorsque les personnes sont invitées à manifester de la gratitude (en citant une raison d’être reconnaissantes lorsqu’elles écrivent dans leur journal). Les signes de stress et de dépression ont été évalués avant et après une période de 4 semaines de tenue du journal. Dans cette étude, un seul groupe s’était exercé à la gratitude : les symptômes de dépression et de stress ont été moins nombreux dans ce groupe que chez les soignants qui tenaient leur journal sans cultiver ce sentiment de reconnaissance.[22], [23].

Tenir un journal permet de s’exprimer de manière saine dans les moments d’accablement ; cela peut être une aide précieuse pour les ASV/TSA qui ont besoin d’identifier leurs problèmes, leurs craintes, leurs préoccupations et leur mal-être mental avant de mettre en place une approche adaptée. Les effets physiologiques de la rédaction d’un journal (comme la régulation du rythme cardiaque et respiratoire), associés à l’influence positive sur la santé mentale, montrent que cette méthode peut aider à diagnostiquer ses problèmes, mais aussi à les traiter. La tenue d’un journal permet également de parler de soi de manière positive, en luttant contre la tendance à s’autocritiquer ou à s’autodéprécier. Le journal permet enfin de mettre en lumière l’origine des ressentis émotionnels négatifs (stress, anxiété, dépression, etc.). La personne devient alors mieux capable de faire face aux problèmes qui se présentent et de renforcer sa résilience [24].

Figure 3. Tenir un journal (en écrivant ce que l’on a fait chaque jour et en incluant parfois des pensées, des sentiments et des objectifs personnels) peut considérablement aider à faire face au stress. © Shutterstock
Figure 3. Tenir un journal (en écrivant ce que l’on a fait chaque jour et en incluant parfois des pensées, des sentiments et des objectifs personnels) peut considérablement aider à faire face au stress. © Shutterstock

À ce stade, de nombreux lecteurs se demandent probablement comment trouver le temps d’écrire tous les jours son journal, alors que, comme l’auteure l’a observé dans le cadre de son travail de psychothérapeute, la gestion du temps est un problème majeur au sein de la profession vétérinaire. Bien que d’autres études universitaires soient évidemment nécessaires pour évaluer l’intérêt de cette approche à plus grande échelle, la Figure 4 propose quelques conseils pratiques pour arriver à tenir un journal malgré un emploi du temps chargé. Ces recommandations s’appuient sur l’expérience que l’auteure a construite au cours des dernières années, en travaillant (de manière individuelle ou en groupe) avec des professionnels vétérinaires. 

Inclure cette routine dans son planning et mettre en place des rappels permet de lutter contre la fatigue décisionnelle qui empêche d’agir et de progresser ; il faut aussi obtenir de ses proches qu’ils respectent ce moment de tranquillité. Le choix du moment de la journée pour tenir son journal joue également un rôle dans l’obtention des résultats et de la prise de conscience des progrès accomplis. Le matin est par exemple favorable à l’écriture parce que le mental est plus actif, mais tenir son journal le soir peut améliorer la qualité du sommeil si les événements de la journée révèlent des inquiétudes et des préoccupations à propos de la liste des choses à faire le lendemain. Éviter de faire plusieurs choses à la fois et limiter le temps consacré à la rédaction du journal permet de s’apaiser et de développer une présence attentive, propice à l’obtention de résultats positifs. Cultiver son bien-être mental passe aussi par le recours à l’intention, en utilisant par exemple un cahier et un stylo spéciaux, ou en identifiant la méthode qui correspond le mieux à ses symptômes et à son mode de vie. De nombreuses recommandations à ce sujet sont en libre accès sur Pinterest, Instagram et d’autres réseaux sociaux : s’en inspirer aide à structurer son approche et à mieux évaluer ses progrès. 

Figure 4. Inclure son journal dans son emploi du temps. © Aoife M. Smith
Figure 4. Inclure son journal dans son emploi du temps. © Aoife M. Smith

De la tension à la tranquillité : la méditation par balayage corporel

La méditation par balayage corporel contribue à faire baisser la tension artérielle, réduire la douleur, améliorer le sommeil, limiter l’anxiété et le stress, réguler les émotions et accroître la conscience de soi [25]. Associée ou non à la rédaction d’un journal, elle fait partie des moyens de lutter contre le stress, de mieux dormir et de mieux se détendre pendant les périodes de repos. Associer la méditation par balayage corporel à la tenue d’un journal peut augmenter l’efficacité de la stratégie thérapeutique pour éliminer les symptômes car celle-ci pourra s’appuyer sur la prise de conscience des besoins individuels spécifiques. 

L’anxiété se caractérise principalement par la peur de l’avenir et l’anticipation de circonstances ou d’événements désagréables. La méditation par balayage corporel aide à ancrer la personne dans le moment présent et l’encourage à envisager plus consciemment ce que l’avenir lui réserve. Lorsqu’elle est pratiquée régulièrement, elle peut améliorer la résilience, car elle aide la personne à mieux gérer les événements désagréables qui pourraient se produire (Figure 5). L’intérêt de la méditation par balayage corporel pour aider spécifiquement les ASV/TSA à développer leur capacité de résilience reste à explorer mais, compte tenu des données déjà disponibles à propos de son utilisation dans d’autres domaines, il est hautement probable que cette technique produise des effets positifs. Les conseils de gestion du temps donnés dans la Figure 4 s’appliquent également à la méditation par balayage corporel, mais des recommandations pour bien comprendre et bien réaliser toutes les étapes de cette technique, qui peut sembler difficile d’accès aux ASV/TSA, sont résumées dans la Figure 6.

Figure 5. La méditation par balayage corporel aide la personne à s’ancrer dans le moment présent et à envisager l’avenir en conscience. © Shutterstock
Figure 5. La méditation par balayage corporel aide la personne à s’ancrer dans le moment présent et à envisager l’avenir en conscience. © Shutterstock
Consacrer un peu de temps à explorer et expérimenter diverses ressources (dont la plupart sont disponibles gratuitement en ligne) augmente les chances d’obtenir des résultats optimaux. Lorsqu’il s’agit d’apprendre à prendre soin de soi, la technique « des essais et des erreurs » peut être adoptée par défaut. Il est en effet important de se rappeler qu’il n’existe pas de règles absolues. Mieux vaut prendre son temps pour observer ce qui fonctionne le mieux à son niveau ; tenir compte des échecs et des succès enregistrés avec telle ou telle approche est essentiel pour améliorer l’efficacité de la stratégie individuelle. En attendant que des mesures soient prises au niveau collectif pour améliorer la santé mentale du personnel vétérinaire, il est impératif d’expérimenter soi-même certaines techniques pour mieux gérer ses symptômes et améliorer sa capacité de résilience.
Figure 6. Les étapes de la méditation par balayage corporel. © Healthline.com/redessiné par Sandrine Fontègne
Figure 6. Les étapes de la méditation par balayage corporel. © Healthline.com/redessiné par Sandrine Fontègne

Un mouvement conscient vers la santé mentale

Le droit humain fondamental à une bonne santé mentale pourrait rester inaccessible au personnel des cliniques vétérinaires tant que les managers ou les décideurs ne chercheront pas à mettre en place certaines actions essentielles, soutenues par des travaux de recherche. Des programmes durables doivent être encouragés par les structures professionnelles pour mieux lutter contre le stress, l’anxiété et la dépression au sein du personnel. Les ASV/TSA sont en effet exposés à de nombreux facteurs de stress : contraintes financières, difficulté à planifier son travail, incivilités, évènements imprévus, détresse psychologique liée à l’euthanasie, crainte des réclamations ou de faire une erreur [2]. Un engagement proactif dans des activités basées sur la pleine conscience peut cependant aider à limiter l’impact de ces ressentis négatifs, réduire les symptômes associés et renforcer la résilience. 

En attendant le développement de programmes de soutien initiés par les structures professionnelles, les ASV/TSA peuvent améliorer leur bien-être mental en s’engageant de manière autonome dans des activités basées sur la pleine conscience, telles que la tenue d’un journal et la méditation par balayage corporel. Ces activités peuvent également aider à cerner l’origine des symptômes et inciter à changer son mode de vie. Les thérapies cognitives basées sur la pleine conscience, qu’elles soient pratiquées en individuel ou en groupe, sont aussi intéressantes pour les personnes dont la santé mentale est perturbée. Les groupes de parole ou un professionnel spécialisé peuvent apporter un réel soutien pour travailler sur sa santé mentale. Quelle que soit la technique choisie, les bénéfices sont conditionnés à sa pratique régulière, il faut donc savoir aménager son emploi du temps pour faire de la place à ces exercices quotidiens. 

Dans le contexte actuel de la pratique vétérinaire, travailler la résilience semble être une clé pour diminuer les effets du stress psychologique et réduire le turn-over du personnel.

Aoife M. Smith

Conclusion

Les résultats des activités basées sur la pleine conscience seront optimaux si la personne se donne les moyens d’expérimenter celles qui lui conviennent le mieux, afin d’établir ensuite une stratégie individuelle qu’elle appliquera au quotidien. Adopter l’approche par « essais et erreurs », sans idées préconçues, permet d’explorer différentes techniques de manière agréable, sans tirer de conclusions négatives quant aux aptitudes ou aux compétences d’une personne en matière de santé mentale en cas d’échec. Les ASV/TSA sont des personnes clés au sein des équipes vétérinaires ; le bien-être mental des individus qui souhaitent continuer à exercer dans ce domaine doit donc être envisagé avec respect, empathie et compréhension. Il est crucial de prendre soin de sa santé mentale de manière autonome, mais il est évident qu’il est urgent d’implémenter aussi une stratégie globale au sein de la profession vétérinaire. Il s’agit de protéger ceux et celles qui donnent beaucoup d’eux-mêmes dans une activité où les facteurs de stress psychologique sont nombreux.

 

Références

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Aoife M Smith BSc. (Vet. Nursing)

Aoife M. Smith

Aoife M. Smith, BSc. (Vet. Nursing), BA (H. Dipl.) Psychologie, MA (Conseil & Psychothérapie), Athenas Mind, Dublin, Irlande

Aoife Smith est une auxiliaire vétérinaire diplômée depuis 2014 qui s’est ensuite formée en psychologie et en conseil. Cela fait maintenant 5 ans qu’elle travaille dans le domaine de la santé mentale et du bien-être (dont trois ans chez Samaritans Ireland). Elle fait régulièrement des conférences sur ces sujets. Elle propose également des séances individuelles de psychothérapie aux étudiants vétérinaires et aux praticiens au collège vétérinaire de l’Université de Dublin.

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