Vieillir en beauté : mieux prendre soin des animaux âgés et gériatriques

Ecrit par Brianne Morrow

L’expertise des ASV peut contribuer à améliorer la qualité de vie des animaux âgés, en adoptant une approche proactive et individualisée.

Article

5 - 15 min
Une ASV regarde un vieux Labrador dans les yeux et lui sourit.

Introduction

Puisque la longévité des animaux de compagnie continue à progresser grâce aux progrès de la médecine vétérinaire, il est de plus en plus essentiel de prendre soin des plus âgés. Les ASV peuvent intervenir à plusieurs niveaux pour aider à maintenir la santé et la qualité de vie des animaux âgés et gériatriques. Ils peuvent utiliser leur sens clinique et leur intelligence émotionnelle pour protéger les animaux les plus vulnérables avec qui ils interagissent quotidiennement. Cet article explique comment faire la distinction entre un animal âgé ou gériatrique et comment réaliser une évaluation nutritionnelle complète. Il met en avant le rôle de l’ASV pour aider à identifier et à mettre la douleur en évidence, et décrit des stratégies de soins proactives, adaptées aux animaux vieillissants. Cet article vise aussi à encourager les ASV à utiliser leur perspicacité professionnelle et leur sens pratique pour valoriser leurs compétences quand il s’agit de protéger l’animal, d’éduquer le propriétaire et de prendre leur juste place au sein de l’équipe de soins gériatriques.

Par où commencer ? 

La population d’animaux de compagnie vieillissants ne cesse de croître – mais comme nos animaux vivent plus longtemps, ils ont souvent besoin d’un soutien plus nuancé et individualisé, allant de la nutrition et de la mobilité au comportement et à la gestion des maladies chroniques (1). La société reconnaît aujourd’hui la beauté et la force des « têtes grises » et il est temps que la médecine vétérinaire fasse de même, en s’appuyant en particulier sur la position privilégiée de l’ASV. Comme il est souvent le premier à remarquer de légers changements chez les animaux et qu’il entretient une relation particulière avec les propriétaires, l’ASV peut jouer à la fois le rôle de soignant et d’éducateur pendant la période de vieillissement (2) (Figure 1). En montrant son implication à chaque visite à la clinique, l’ASV peut identifier rapidement les besoins de l’animal, préconiser des interventions et guider le propriétaire de manière empathique lorsqu’il traverse une étape importante ou doit prendre une décision difficile. Grâce à des outils adaptés et à une relation de confiance, les ASV peuvent redéfinir la prise en charge des animaux âgés et gériatriques, rendant ainsi les soins attentifs et personnalisés non seulement attendus, mais essentiels.

Un propriétaire discute avec une ASV de son Berger allemand.

Figure 1. L’ASV passe beaucoup de temps à parler avec les propriétaires à la clinique ; en tant que personne-repère, en contact régulier avec les propriétaires, il peut jouer à la fois le rôle de soignant et d’éducateur lorsque l’animal vieillit.
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Nuances de gris : la différence entre animaux âgés et gériatriques

L’âge n’est pas le seul facteur qui conduit à classer un animal dans la catégorie « âgé » ou « gériatrique ». La race, la taille et l’espèce influencent aussi le moment où des changements liés à l’âge se développent chez les animaux. Si un animal âgé peut être globalement encore en bonne santé, un individu gériatrique présente généralement une ou plusieurs maladies chroniques qui affectent son fonctionnement quotidien et sa qualité de vie (3).

L’ASV doit aider à faire prendre conscience du passage de l’animal d’une étape de vie à une autre. Il est essentiel d’expliquer les spécificités du vieillissement en fonction de la race et de la taille, en particulier chez les chiens dont les étapes de vie varient considérablement (Tableau 1) (4). Un Chihuahua de 6 ans commence par exemple juste à vieillir quand un Dogue Allemand du même âge peut déjà montrer des signes de déclin gériatrique. Une discussion avec le propriétaire s’impose dans les deux cas mais le ton, les priorités et les recommandations concernant la nutrition ou les examens à faire seront très différentes. En adaptant son approche à chaque animal et à chaque famille, l’ASV améliore l’efficacité de la communication, renforce les relations avec les clients et favorise la prise en charge du vieillissement.

 

Tableau 1. Variations des stades de vie en fonction du format racial du chien.

Catégorie Poids Croissance Âge adulte Maturité Chien âgé
Chien X-small < 4 kg Jusqu’à 10 mois Jusqu’à 8 ans 8-12 ans > 12 ans
Petit chien 4 à 10 kg Jusqu’à 10 mois Jusqu’à 8 ans 8-12 ans > 12 ans
Chien médium 10 à 25 kg Jusqu’à 12 mois Jusqu’à 7 ans 7-10 ans > 10 ans
Grand chien 25 à 45 kg Jusqu’à 15 mois Jusqu’à 5 ans 5-8 ans > 8 ans
Chien géant > 45 kg Jusqu’à 18 à 24 mois Jusqu’à 5 ans 5-8 ans > 8 ans
Par comparaison, les chats peuvent être considérés comme en croissance jusqu’à l’âge de 12 mois (à l’exception du Maine Coon, qui grandit jusqu’à l’âge de 15 mois), adultes jusqu’à l’âge de 7 ans, matures entre 7 et 10 ans, et en phase de vieillissement à partir de 10 ans.

 

Au-delà des faits : pourquoi les animaux âgés méritent toute notre attention

Les animaux âgés représentent désormais une proportion importante des populations canine et féline (5) mais leur longévité croissante entraîne l’apparition de nouveaux problèmes. Si les nombreux changements physiques et cognitifs des animaux âgés ne sont pas bien pris en charge, cela peut considérablement affecter leur qualité de vie. Ces animaux présentent notamment un risque élevé de développer des maladies chroniques telles que l’arthrose, la maladie rénale chronique (MRC), les cancers, le syndrome de dysfonctionnement cognitif (SDC) et les affections dentaires (2-3). S’intéresser aux besoins des animaux vieillissants n’est pas seulement un impératif clinique ; cela reflète l’engagement de notre profession à prendre soin des animaux tout au long de leur vie. Leur durée et leur confort de vie seront améliorés si, lors du suivi régulier des animaux âgés, l’équipe vétérinaire propose un dépistage précoce, la prise en charge proactive de la douleur, des modifications du régime alimentaire et de l’environnement (3). 

De plus en plus de propriétaires recherchent des conseils individualisés et rassurants pour leurs animaux vieillissants et les ASV ont intérêt à mettre en avant leur expertise dans ce domaine. Une stratégie intéressante consiste à organiser des consultations dédiées aux animaux âgés, animées par des ASV ; ces séances aident à répondre à l’évolution des besoins des animaux tout en mettant en valeur le rôle des ASV auprès des clients (Figure 1). Les sujets suivants peuvent par exemple être abordés :

  • Évaluation nutritionnelle approfondie à partir antécédents alimentaires, appréciation de l’état corporel et musculaire de l’animal ainsi que de ses besoins caloriques.
  • Mesure des fonctions cognitives et détection de la douleur grâce à des outils validés et à l’observation du comportement.
  • Propositions d’enrichissement du milieu et d’un programme d’exercice adapté à l’animal.

Ces séances promeuvent une approche « sur-mesure », renforcent la confiance des clients et permettent aux ASV de jouer un rôle de premier plan pour améliorer le bien-être des animaux vieillissants. En s’intéressant aux besoins des animaux âgés et gériatriques et en encourageant les ASV à prendre des initiatives dans ce domaine, l’équipe vétérinaire peut réellement améliorer la qualité des soins prodigués aux chiens et chats qui avancent en âge.

Une ASV tient un Malinois par le collier tout en prodiguant des conseils à sa propriétaire.

Figure 2. Des entretiens entre le propriétaire et l’ASV renforcent le rôle de ce dernier et permettent de proposer des conseils ciblés sur les besoins prioritaires chez l’animal.
© Shutterstock

 

Évaluations nutritionnelles menées par les ASV 

Plus les animaux vieillissent, plus il est essentiel d’être attentif à leur alimentation. À l’instar de la température ou de la fréquence cardiaque, la nutrition doit être considérée comme le cinquième élément vital à évaluer lorsque l’animal vient en consultation (6). Cette évaluation permet de mesurer le niveau de couverture de ses besoins nutritionnels, en particulier lorsque le métabolisme, les fonctions organiques, l’appétit et la mobilité commencent à pâtir des effets de l’âge. L’ASV peut effectuer une évaluation nutritionnelle détaillée en collectant des données lors de l’examen clinique et à l’admission à la clinique ; elles serviront de base pour élaborer un programme nutritionnel individualisé. Cette évaluation s’appuie sur : 

  • la note d’état corporel (NEC)
  • l’index de condition musculaire (ICM), nécessaire à la détection précoce de la sarcopénie
  • le besoin énergétique au repos (BER) : 70 x Poids (kg)0,75
  • le besoin énergétique d’entretien (BEE) en fonction du stade de vie et de l’état de santé (Tableau 2)
  • l’historique alimentaire détaillé, incluant le régime alimentaire actuel, les friandises, les restes de table, les compléments alimentaires, le rythme de distribution et le mode d’alimentation (bol, distributeur de nourriture, seringue, etc.).

 

Tableau 2. Besoins énergétiques d’entretien (BEE) en fonction du stade de vie et de la condition corporelle (7).

Stade de vie de l’animal Facteur multiplicateur du BEE chez le chien Facteur multiplicateur du BEE chez le chat
Adulte à l’entretien (non-stérilisé) 1,8 1,4
Adulte à l’entretien (jeune adulte, stérilisé/castré) 1,6 1,2
Adulte à l’entretien (prédisposé à l’obésité ou senior, stérilisé/castré) 1,4 1
Adulte devant perdre du poids (se baser sur le poids idéal plutôt que le poids réel) 1 0,8
Adulte devant perdre du poids (se baser sur le poids idéal plutôt que le poids réel) 1,4 à 1,6 1,2 à 1,4
Maladie grave (poids réel ou idéal) 1 1

 

À mesure que les animaux vieillissent, l’évolution des besoins nutritionnels peut nécessiter d’adopter une stratégie individualisée (Encadré 1). L’ASV peut alors donner les conseils suivants aux propriétaires :

  • réchauffer ou humidifier les aliments pour mettre en valeur les arômes et l’appétence ;
  • servir des repas plus petits et plus fréquents ;
  • surélever les gamelles ou utiliser des stations d’alimentation pour les animaux arthrosiques ou à mobilité réduite ;
  • effectuer une transition alimentaire progressive sur 5 à 7 jours.

Cette approche pratique favorise la continuité des soins et renforce la confiance des clients. Elle peut également accroître l’intérêt de l’ASV pour la nutrition, et l’encourager à continuer à se former (grâce par exemple aux formations spécialisées de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (AFVAC) https://afvac.com). 

 

Encadré 1. Problèmes alimentaires pouvant nécessiter des stratégies individualisées (8)

  • Appétence : pour les animaux présentant une perte d’appétit ou des troubles cognitifs
  • Texture/taille des croquettes : pour les animaux présentant des affections buccodentaires
  • Digestibilité : pour garantir l’absorption chez les animaux présentant des troubles gastro-intestinaux ou métaboliques
  • Prise en charge des maladies chroniques (maladie rénale, arthrose, diabète, etc.). Ces affections peuvent nécessiter des ajustements nutritionnels pour soutenir l’animal et tenir compte de son état.

 

Évaluation de la douleur, des capacités cognitives et du confort

L’inconfort et le déclin cognitif entraînent souvent des modifications subtiles du comportement ou sont considérés comme « normaux » chez un animal âgé. Lorsque l’ASV reconnaît ces signes avant-coureurs, il est important d’en parler de manière constructive. Chez les animaux âgés, la douleur chronique peut se manifester par une réticence à sauter ou à monter les escaliers, de l’agitation, des vocalisations, une perte d’appétit ou un toilettage insuffisant. Les propriétaires ne reconnaissent pas toujours ces signes et l’ASV doit donc observer, documenter et expliquer clairement ce que cela signifie. Avec des outils tels que le Canine Brief Pain Inventory (CBPI), les propriétaires peuvent évaluer l’intensité de la douleur de leur chien et son impact sur ses activités quotidiennes, sa mobilité et sa joie de vivre. La Feline Grimace Scale (FGS) peut être utilisée par les équipes vétérinaires pour évaluer la douleur aiguë chez les chats à partir des changements d’expression faciale, tels que le plissement des yeux, la position des moustaches et la tension du museau.

Bien que les conversations sur la fin de vie ne soient jamais faciles, le fait de disposer d’outils structurés peut apporter réconfort, clarté et confiance à l’équipe vétérinaire et aux propriétaires des animaux. La grille HHHHHMM (Encadré 2) peut fournir un cadre rassurant pour la discussion. En encourageant la réflexion objective à partir de l’évaluation de sept facteurs (Douleur, Appétit, Hydratation, Hygiène, Bonheur, Mobilité et Plus de bons jours que de mauvais) (2), l’échelle aide les familles à prendre une décision éclairée et à obtenir du soutien émotionnel. 

 

Grille de qualité de vie 

(ou grille HHHHHMM)

Les ASV peuvent utiliser cette échelle d’estimation de la qualité de vie pour évaluer l’efficacité des soins palliatifs. Une note de 0 à 10 sera attribuée à chaque critère (10 étant la note idéale).

 

Note Critères
0-10 DOULEUR (Hurt en anglais)– Bien contrôler la douleur et la capacité respiratoire sont des priorités, les difficultés respiratoires figurant en tête des préoccupations. La douleur de l’animal est-elle bien contrôlée ? L’animal respire-t-il correctement ? Un apport supplémentaire en oxygène est-il nécessaire ?
0-10 FAIM (Hunger)– L’animal mange-t-il suffisamment ? Le nourrir à la main est-il nécessaire ? A-t-il besoin d’une sonde d’alimentation ?
0-10 HYDRATATION (Hydration)– L’animal est-il déshydraté ? Chez les animaux qui ne boivent pas suffisamment, des fluides par voie sous-cutanée seront administrés une ou deux fois par jour pour compléter l’apport hydrique.
0-10 HYGIÈNE (Hygiene)– L’animal doit être brossé et nettoyé, en surtout après ses besoins. Un couchage confortable évitera les escarres et les plaies doivent être propres.
0-10 BONHEUR (Happiness)– L’animal exprime-t-il de la joie et de l’intérêt ? Réagit-il devant sa famille, ses jouets, etc. ? Est-il déprimé, isolé, anxieux, ennuyé ou effrayé ? Son couchage peut-il être déplacé pour se rapprocher des activités familiales ?
0-10 MOBILITÉ (Mobility)– L’animal peut-il se lever sans aide ? A-t-il besoin d’une aide humaine ou mécanique (comme un chariot) ? A-t-il envie d’aller se promener ? Fait-il des crises convulsives ou trébuche-t-il ? (Certains soignants estiment que l’euthanasie est préférable à l’amputation mais un animal à la mobilité réduite peut rester alerte, joyeux et réactif, avec une bonne qualité de vie si son entourage s’engage à l’aider.)
0-10 PLUS DE BONS JOURS QUE DE MAUVAIS JOURS (More good days than bad)– Lorsque les mauvais jours sont plus nombreux que les bons, la qualité de vie peut être compromise. Si le lien entre l’Homme et l’animal est altéré, il faut prendre conscience que la fin est proche et l’euthanasie s’impose si l’animal souffre. Sa mort sera mieux acceptée si elle survient paisiblement et sans douleur à la maison.
*TOTAL *Un total supérieur à 35 points correspond à une qualité de vie acceptable pour poursuivre les soins palliatifs (Pawspice).

 

Encadré 2. L’échelle de la qualité de vie (d’après (9)).

 

L’ASV peut jouer un rôle essentiel en expliquant l’intérêt de cet outil. Le principe est d’attribuer une note de 0 à 10 à chaque item ; la qualité de vie sera jugée acceptable si le total des notes atteint au moins 35 (sur 70 au maximum). Sinon, le résultat peut aider à déterminer quand il convient d’envisager les soins palliatifs ou une euthanasie compassionnelle (9). L’ASV n’intervient pas dans les décisions relatives à la fin de vie mais la maîtrise de cette échelle leur permet d’accompagner les propriétaires lors de conversations délicates et de conforter les recommandations du vétérinaire.

Les propriétaires et les ASV peuvent aussi explorer ensemble un problème sous-estimé chez les animaux âgés, celui du dysfonctionnement cognitif. Là encore, des outils d’évaluation sont disponibles pour les propriétaires, tels que le DISHAA (Dog Impairment in Spontaneous Home Activities Assessment) et le CADES (Canine Dementia Scale), qui aident à évaluer la mémoire, l’orientation, le comportement social et les cycles veille/sommeil de l’animal. L’ASV peut aider les clients à utiliser ces outils et discuter avec eux des stratégies éventuelles de prise en charge : enrichissement du milieu de vie, modification du régime alimentaire ou traitement médicamenteux (10). 

En adaptant leur approche à chaque animal et à chaque famille, les ASV améliorent l’efficacité de la communication, renforcent les relations avec les clients et favorisent la prise en charge du vieillissement.

Brianne Morrow

Quand l’ASV devient un éducateur 

Parmi les rôles que peut jouer l’ASV figurent ceux d’éducateur, de traducteur et de défenseur de l’animal. Qu’il s’agisse d’expliquer la progression de la maladie rénale, de montrer comment administrer un liquide en sous-cutané ou de suggérer des aménagements au domicile pour aider un animal arthrosique, les ASV font le lien entre les recommandations médicales et les soins quotidiens (2-3). Leur capacité à communiquer de façon empathique, claire, et à répéter les informations permet aux clients d’accompagner le vieillissement de leur animal avec confiance. 

L’ASV doit notamment amener la conversation sur les sujets suivants de manière proactive :

  • Quand et comment ajuster le programme de soins à mesure que l’animal vieillit ou décline ?
  • Quels signes peut-on surveiller à la maison (par exemple l’état d’hydratation, la prise alimentaire, l’évolution du poids, les cycles de sommeil ou les changements d’activité) ?
  • Quels sont les changements de comportement qui peuvent indiquer un inconfort, une douleur ou un dysfonctionnement cognitif ?
  • À quoi s’attendre pendant les phases de soins palliatifs (pour que les familles soient préparées et se sentent soutenues) ?

En anticipant les préoccupations des clients et en leur fournissant des informations claires et de manière bienveillante, les ASV améliorent l’observance, réduisent le stress des propriétaires et préservent le bien-être des animaux à chaque étape de leur vieillissement. 

Ces conversations indispensables favorisent la confiance, améliorent les résultats et confortent l’ASV dans son rôle d’éducateur des clients. Suggérer délicatement qu’il faut veiller à rendre les surfaces antidérapantes, à rembourrer les couchages et à manipuler l’animal sans stress peut sembler dérisoire mais tous ces conseils réunis en disent long sur l’intérêt et les intentions de l’ASV.

Animaux âgés hospitalisés

L’hospitalisation peut être particulièrement stressante pour les animaux âgés. L’ASV doit donc veiller à ce qu’ils restent propres, au chaud et au sec, en vérifiant que leurs besoins physiques et émotionnels sont couverts (Figure 3). Voici quelques exemples des bons soins à leur prodiguer :

  • changement fréquent de position pour prévenir les escarres ; 
  • mobilisation articulaire passive ou marche assistée toutes les 4 heures ; 
  • installation d’un couchage moelleux et de surfaces antidérapantes ;
  • soutien nutritionnel et hydrique adapté à l’état pathologique ;
  • support comportemental grâce à des manipulations douces et à une routine de soins. 

Les ASV doivent également surveiller la fragilité cutanée, les changements de comportement et l’apparition de nouveaux signes de douleur ou de dysfonctionnement organique. La communication rapide de ces changements améliore les résultats et renforce le rôle de l’ASV en tant que défenseur des intérêts du patient.

Une ASV regarde un vieux Labrador dans les yeux et lui sourit.

Figure 3. Les ASV ont un rôle majeur à jouer auprès des animaux âgés hospitalisés ; ces animaux doivent impérativement maintenus propres, au chaud et au sec, en s’assurant que leurs besoins physiques et émotionnels sont satisfaits.
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Conclusion

Les animaux âgés et gériatriques ont besoin de soins compétents, attentifs et bienveillants, que les ASV sont particulièrement capables de fournir. Grâce aux évaluations nutritionnelles, au dépistage de la douleur, à des évaluations cognitives et de la qualité de vie, à l’éducation des clients et aux soins prodigués au quotidien, les ASV améliorent la qualité des soins et le confort des animaux vieillissants. Et ce n’est qu’un début : valoriser le rôle des ASV auprès des animaux âgés est une opportunité pour élargir leur champ d’action. De la mise en place de consultations autour du bien-être à l’accompagnement des clients dans la gestion des maladies, les techniques de manipulation douces et l’aide à la mobilité, le champ d’action est vaste et prometteur. Dans ce métier exigeant sur le plan émotionnel et physique, la prise en charge des soins aux animaux âgés peut apporter de nouvelles perspectives et créer une nouvelle motivation. Les ASV qui s’intéresseront à ce domaine amélioreront bien sûr le bien-être des animaux et de leurs propriétaires, mais ils découvriront aussi de nouvelles voies d’évolution professionnelle. Qu’il s’agisse de se spécialiser, d’encadrer d’autres personnes ou de diriger des programmes en clinique, cette voie est pavée d’opportunités. Avec de l’empathie, il est possible de contribuer à faire remuer un peu plus longtemps la queue de chaque animal vieillissant. 

Références

  1. Epstein M, Kuehn NF, Landsberg G, et al. 2005 AAHA Guidelines for the Management of Senior and Geriatric Dogs and Cats. J. Am. Anim. Hosp. Assoc. 2005;41(2);81-91.
  2. Lynch H. Helping Pets Enjoy Their Golden Years: The Technician’s Role. Today’s Vet Nurse. April 2016.
  3. Dhaliwal R, Boynton E, Carrera-Justiz S, et al. 2023 AAHA Senior Care Guidelines for Dogs and Cats. J. Am. Anim. Hosp. Assoc. 2023;59(1):1-21.
  4. Hughes A. Feeding for Optimal Growth: Nutrition for Puppies and Kittens From Weaning to Adulthood. Vet Practice. 2022;9 Aug. 2022.
  5. Pittari J, Rodan I, Beekman G, et al. American Association of Feline Practitioners Senior Care Guidelines. J. Feline Med. Surg. 2009;11(9);763-778.
  6. AAHA. Nutrition: The First Step in Preventive Care. AAHA Nutritional Assessment Guidelines for Dogs and Cats. American Animal Hospital Association, 2010.
  7. Thatcher C, Hand MS, Remillard R. Small animal clinical nutrition: An iterative process. In; Small Animal Clinical Nutrition. 5th ed. MI, Walsworth Publishing Co. 2010;3-21.
  8. Churchill JA. Nutrition for senior dogs: new tricks for feeding old dogs. In: Proceedings, Critical Updates on Canine & Feline Health. NAVC/WVC Symposia 2015.
  9. Villalobos A, Kaplan L. Palliative care: end of life “pawspice” care. In: Canine and Feline Geriatric Oncology: Honoring the Human-Animal Bond. Ames, IA: Blackwell Publishing. 2007;367-398.
  10. Yuschak S. Aging Gracefully with Cognitive Dysfunction Syndrome. Today’s Vet Nurse. March 2025.
Brianne Morrow

Brianne Morrow

LVT, VTS (Nutrition), Royal Canin USA, St Charles, MO, États-Unis

Brianne Morrow est une auxiliaire spécialisée vétérinaire (ASV) et possède un diplôme reconnu nationalement depuis 2006. Elle a effectué les premières années de sa carrière dans des cliniques privées, notamment dans un service d’urgence, avant de rejoindre la filiale états-unienne de Royal Canin. Dans le cadre de sa fonction de technicienne senior en communication scientifique, elle a été chargée de concevoir le programme de formation Pet Nutrition Advisor, qui a permis à des milliers d’ASV d’améliorer leurs connaissances en nutrition. Elle forme également les nouveaux collaborateurs à la nutrition vétérinaire, élabore des contenus éducatifs adaptés aux ASV et encadre le développement professionnel de ses collègues pour renforcer leur influence au sein des équipes soignantes.

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